- Réactions au débat public
- 26 mars 2010 : LE RAPPORT DU DEBAT PUBLIC est DISPONIBLE
Dans l'analyse des interventions sur le projet autoroutier, nous vous recommandons le site ... Castres Autreroute
8 avril 2010
Communiqué du Collectif RN126
Le débat public réhabilite enfin les alternatives à une 2x2 voies
Le débat public sur la liaison autoroutière Castres – Toulouse vient de s'achever avec la publication du rapport par la Commission Nationale du Débat Public. Le moins que l'on puisse dire est que ce débat était indispensable, et a permis enfin de réhabiliter les solutions alternatives à une 2x2 voies, concédée ou non, solutions que l’Etat se refuse obstinément d’étudier alors que la loi l’y oblige, mais que la CNDP recommande désormais de ne plus ignorer.
Le rapport montre bien que sur la question de l’opportunité, l'Etat en rejetant par 2 fois les demandes de la Commission sur l’étude de l’aménagement de la RN126 1, et excluant de fait toute comparaison objective de cette solution à celle d’une 2x2 voies, a conduit la Commission à s’interroger sur l’arbitraire de l’Etat que serait« une décision tranchant exclusivement la question « oui ou non à la mise en concession ? » ».
Enfin, l’important travail de fond et les études techniques du collectif RN126 sur les insuffisances et incohérences du dossier, ont été reconnus par la Commission comme « une véritable expertise citoyenne ». Ce travail et cette reconnaissance sont loin, très loin, du discours nimby 2 et farfelu que les tenants de l’autoroute ont voulu attribuer au milieu associatif. Ce qui montre, s’il en était, que le choix éclairé d’une nouvelle infrastructure par l’Etat ou les collectivités doit compter désormais avec la participation du milieu associatif et du public, et non pas se faire sur de simples considérations politiques. C’est pourquoi, nous poursuivons notre travail pour le développement d’une mobilité durable et d'intérêt collectif au cœur des modes de transport.
Pour le désenclavement du sud Tarn, les besoins de mobilité, la préservation de l’environnement et de l'identité rurale des territoires entre Castres et Toulouse, les collectivités devront s'intéresser à d'autres propositions d'aménagement qui ne passent ni par une autoroute ni par une 2x2 voies, mais par un bouquet de solutions adaptées. Des solutions, dans l’aménagement de la route et les transports en commun, nous en avons, concrètes et sérieuses.
1 Une première fois lors de l’élaboration du dossier du débat par la DREAL, une seconde fois avec la demande d’études complémentaires du collectif RN1262 Not In My Background Yard – pas dans mon jardin
Communiqué des élus Verts au Grand Toulouse
Autoroute Toulouse-Castres : l’Etat rendra bientôt son avisDes actes (enfin) en conformité avec les discours ?
Projet de liaison autoroutière Toulouse-Castres : communiqué d’Antoine Maurice, Président du groupe des élus Verts au Grand Toulouse, diffusé le 30 mars 2010.
Le projet de liaison autoroutière Toulouse-Castres a donné lieu a un débat public entre octobre et janvier dernier, et la CPDP (Commission particulière du débat public) instituée pour l’organiser vient de publier le compte-rendu des échanges.Je me félicite de la fidélité avec laquelle ce document relate les débats. Il atteste particulièrement de la force des arguments développés par les partisans d’une alternative à l’autoroute, en relevant « l’expertise citoyenne » développée par les partisans d’une alternative au projet routier.
Malheureusement, l’Etat est jusqu’ici resté sourd à leurs demandes d’études complémentaires. Ce que le compte-rendu relève avec la même fidélité : « Le maître d’ouvrage aura donc à prendre une décision (…) au vu des multiples arguments divergents traduits par des demandes d’études complémentaires et d’expertises. » Alors que partout en Europe l’heure est à la remise en cause du tout routier, il faudra pourtant bien que le maître d’ouvrage examine les alternatives au projet actuel avant de prendre sa décision ! Car en l’état, la liaison routière envisagée serait une mauvaise solution à de vrais problèmes :
Elle ne remédierait pas aux difficultés économiques du Sud-Tarn. Depuis plusieurs années, les experts montrent qu’une autoroute ne crée pas d’emplois mais les déplace : des zones périphériques vers les échangeurs, des zones à faible dynamisme vers les pôles d’activité. En revanche, elle augmente la population, sans offrir aux collectivités les moyens de répondre aux nouveaux besoins d’équipements collectifs. D’ailleurs, le gain espéré de 1400 emplois grâce à l’autoroute, pour un gain de 15.000 habitants en 2025 est très relatif en termes de développement économique. Quant à l’attractivité commerciale, elle va toujours dans le sens de la « province » vers la métropole ; l’inverse n’est jamais vrai. Une autoroute viendrait accentuer le taux d’évasion commerciale dont souffre déjà la zone de Castres-Mazamet.
Elle ne ferait que renforcer notre dépendance aux ressources fossiles, en sacrifiant l’équité sociale pour une efficacité discutable. Alors que ces ressources sont appelées à fortement diminuer, le prix du carburant est de plus en plus fluctuant et imprévisible. Au coût de l’essence viendrait s’ajouter celui du péage. Pour un gain de temps dérisoire (estimé à 10 minutes), les usagers de l’autoroute s’acquitteraient d’un péage prohibitif à 14,50 euros l’aller-retour.
Face à ces incertitudes, la mise en place d’une navette ferroviaire Castres-Toulouse à cadencement rapide serait bien plus efficace. Et elle s’inscrirait en cohérence avec le PDU ambitieux dont s’est doté l’agglomération toulousaine. Il vise en effet la mise en oeuvre d’un réseau de transports collectifs, multimodaux, accessibles à tous, et en connexion avec les territoires limitrophes. Comment envisager un projet d’autoroute qui viendra faire concurrence aux efforts de la métropole pour favoriser l’usage des transports collectifs ?
A des fins purement politiciennes, le Président de la République vient d’organiser un enterrement de première classe pour la taxe carbone. Lorsqu’il rendra son avis en juin prochain, l’Etat serait plus inspiré de mettre enfin ses actes en conformité avec ses discours écolos, en renonçant à un projet d’un autre âge conçu pour des citoyens de seconde zone.